FERTILISATION PK Reprise du travail de fond
Depuis quelques années, la fumure de fond fait à nouveau l'objet de travaux, dont les premiers résultats ont été dévoilés lors des 12e Rencontres du Comifer et du Gemas.
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Cette année à Lyon, les Rencontres de la fertilisation raisonnée et de l'analyse organisée par le Comifer et le Gemas ont pu dédier une session entière à la fertilisation PK. « L'expérimentation en PK, qui avait été délaissée, a repris depuis quelques années », se félicite en effet Christine Le Souder, présidente du Comifer. Ce qui permet de revalider certaines bases et de préciser les connaissances quand bien même la fumure de fond se réduit année après année avec des apports qui ne couvrent même plus les exportations des cultures. « Les résultats d'essai sur ce créneau sont tellement peu nombreux qu'il est difficile de développer une argumentation pertinente auprès des agriculteurs », témoigne Philippe Gérard, technicien expert au service agronomique de Vivescia. Le réseau d'essai pluriannuel mis en place en 2010 par InVivo et des coopératives adhérentes, commence à délivrer quelques résultats probants. A l'exemple de celui mis en avant par Claire Aumont, référente état de fertilité des sols chez InVivo : « Selon les cultures, on ne gagne pas toujours avec un apport couplé PK (ndlr : en orge d'hiver ou en blé dur), mais en moyenne la marge brute est améliorée de 22 €/ha par rapport à un témoin non fertilisé PK. »
Par ailleurs, face aux hétérogénéités intraparcellaires en phosphore et potassium, une méthode alliant le diagnostic multiple analyses de Défisol et l'outil Epiclès+ développé par InVivo et Cap Seine a prouvé sa pertinence. Sébastien Benoist, conseiller en fertilisation, chez Cap Seine, cite ainsi un adhérent gérant 130 ha et ayant économisé près de 2 200 €/an sur ses commandes d'engrais tout en améliorant la fertilité des sols, en utilisant cette méthode.
Des cendres pour potasser à nouveau
Enfin, le débat sur la valorisation en agriculture des cendres issues de la combustion du bois se trouve relancé avec les résultats de travaux conduits par Agroscope, l'institut suisse des sciences en production végétale, anticipant que les volumes de cendres ne vont cesser de croître dans les années à venir en raison de l'engouement pour les énergies vertes. Cette étude a notamment montré que les cendres humides présentent un faible risque pour les sols et les cultures (car les éléments traces métalliques sont sous forme peu ou pas disponibles), et qu'elles pourraient être utilisées comme fertilisant potassique sur sols acides et seraient un amendement calcique moins agressif que la chaux. Par ailleurs, un projet suisse sur la mise au point d'engrais à base de cendres est prévu pour démarrer au cours de l'année 2016.
Renaud Fourreaux
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